Articles avec #childfree tag
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iPhonette
140 g
115,2 mm
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Sur cette photographie, la petite fille qui porte un lourd arrosoir dans les allées du cimetière jusqu'à la tombe de ses parents me ressemble... et pourtant... il ne s'agit plus de moi.
À l'époque, cette fillette que je fus passait ses journées entières à arroser les fleurs fraîches et les plantes amenées sur les tombes du petit cimetière où étaient enterrés mes parents. L'enfant que je fus s'épanouissait au cœur du silence des pierres tombales.
C'est dans l'intimité avec la mort que j'ai appris la vie.
390
Marie a réservé son iDeperlimpinpin au temple de la technologie obsolescente. Marie s'imagine qu'il existe une application pour arrêter d'avoir peur d'exister.
L'homme occidental a perdu le sens de ce qu'est sa vie mais il a le sens de la consommation.
De vexations en rebuffades ainsi cheminons-nous... à rebrousse-nerfs.
389
Marie ressent un sentiment d'impuissance extrêmement puissant en entendant gronder la mer au loin.
Que ne suis-je une vague
Où tu pourrais te noyer ?
Que ne puis-je par pitié
Te sauver de la fatigue ?
Son impatience tous les jours ne fait que croître et embellir.
388
Audacieux promoteurs ambitieux qui construisez notre paysage urbain et rurbain. Vos immeubles rutilent de couleur, égaient la ville et sa banlieue. Les citadins se cachent derrière vos façades décorées pour pleurer.
La ville n'est plus grise mais multicolore. Le piège absurde qui emprisonne nos existences de consommateurs payeurs se referme sans bruit.
Le grouillement de la foule berce les peines individuelles.
387
Faire l'expérience des autres sans jamais deviner ce qu'ils sont réellement, ce qu'ils cachent, ce qu'ils taisent, ce qu'ils savent, ce qu'ils découvrent de vous en vous fréquentant.
Faire l'expérience de ces autres qui n'écrivent pas, qui restent muets et ne rédigent pas un traître mot quant à leurs sensations, leurs émotions ou leurs constations existentielles.
Faire l'expérience de ces autres qui tâtonnent en plein jour sans souffler mot sur la page blanche.
386
On vit une étreinte amicale avec une personne durant de nombreuses années sans que ce qui nous différencie ne pose un quelconque problème. L'éducation, la culture, le choix ou le non-choix d'être mère, les centres d'intérêts, la profession, le caractère... Rien ne dérange l'harmonie entre les deux amies qui s'enrichissent au fil de leurs conversations animées.
Insidieusement, l'Ennui s'invite tout seul. On parle une langue étrangère chacune pour soi-même. On n'est plus à l'écoute l'une de l'autre.
Intimement, on ne partage plus aucune expérience avec celle qui devient une autre — lointaine.
385
Toutes ces choses qui ne se métamorphosent jamais en autre chose, qui restent de simples choses — inertes. Je les regarde encombrer mon univers. Je les sens peser de toutes parts autour de moi. Leur présence silencieuse éveille ma crainte qu'un jour toutes ces choses ne m'étouffent.
Ne suis-je donc que le produit de ce que je consomme ?
Si je cessais d'accumuler des objets, cesserais-je d'exister ?
384
Paroles d'une jeune femme, brodeuse de brume, atteinte du syndrome d'Asperger : « La normalité n'est pas le summum de ce qui peut s'atteindre. »
Marie est revenue de tout, elle n'en revient toujours pas.
Et Yvette, ma défunte mère, que fait-elle au cœur de l'éternité ?
383
Le nouveau-né est éphémère : sa fragilité m'exaspère.
L'enfant est lancinant avec son bavardage incessant : sa voix devient la bande-son de votre existence et ses commentaires les sous-titres.
L'adolescent est ridicule : il gesticule et vous bouscule avec ses idées minuscules.