Les gens
Les gens sont encore plus bêtes maintenant qu'à l'époque où je sortais à peu près tous les jours.
Marie sort tous les jours pour ne jamais être prise au dépourvu et s'apercevoir d'une dégradation intellectuelle de ses semblables.
Eaux troubles
Quand la vie ne va plus nulle part, mais stagne, tout simplement, comme le bras mort d'un fleuve aux eaux troubles.
Marie nage allégrement en eaux troubles.
Attente
Toute ma vie, je suis restée prisonnière. Personne n'est venu, et pourtant qu'est-ce que j'ai pu attendre...
Marie attend toujours.
Vie
La vie n'est qu'un écoulement obscène, cher ami, voilà ce que je pense. Sécrétions et infamie.
Marie transpire de joie.
Monde
Monde de solitude. Monde d'atroces poupées mécaniques. Machines d'acier, machines de mort.
Marie n'envisage pas le monde autrement.
Dégoût
D'ailleurs, la simple idée de donner la vie m'a toujours remplie de dégoût, alors...
Marie connaît ce sentiment.
Chambre
Non, je ne suis pas morte. Je voyage autour de ma chambre, j'en explore les moindres recoins. Je découvre des cavernes dont je n'arrive pas à toucher les parois, des gouffres suintant d'humidité où je me laisse glisser sans jamais atteindre le fond. Je ne suis pas morte.
Marie vit encore.
Bâillement
Cette envie de bâiller, vous ne pouvez pas savoir. Ma vie n'aura été que cela : un long bâillement, sauf peut-être pendant les premières années, et encore. S'il n'y avait pas eu la peur pour me tenir compagnie, je crois que je serais morte d'ennui et de dégoût.
Marie cesse de bâiller en lisant les confidences de Martha Krühl.
La Somnolence
Marie fait enfin connaissance avec Martha Krühl.
Marie rejoint ainsi une fois de plus « la cohorte des clandestins de la vie mis en scène par Martinet » [Julia Curiel].
Marie entame la lecture de La Somnolence de Jean-Pierre Martinet, publiée chez Finitude.