Journal d'affliction
Son père William Godwin ne lui léguera pas moins de trente-deux carnets, [...], comme une aide à l'examen de conscience et au discernement de l'action de la Providence dans une destinée.
Marie prend note de cela.
Journal d'affliction
[...] les calmes matinées passées auprès de mon livre [...]
Marie sait que les livres sont des êtres vivants.
Journal d'affliction
Une vitalité insuffisante, trop peu d'animation et de vigueur pour converser avec aisance et amuser autrui, voilà ce qui m'a toujours le plus nui, tant dans le monde que livrée à moi-même.
Marie rit de ses propres clowneries.
Journal d'affliction
Qu'aurais-je fait si ne n'avais eu pour compagne mon imagination ? Je me serais traînée misérablement à la face de la terre ; j'aurais péri, certainement. Mais j'avais mes rêves, ô mes lumineuses rêveries, mon soleil bien-aimé ! Ils peuplèrent le cimetière où je fus condamnée à errer dès mon plus jeune âge.
Marie est dépourvue d'imagination.
Journal d'affliction
Esseulée, abandonnée de tous, je sens mon âme agoniser en moi-même. Je m'en vais donc, sans rien attendre d'heureux, pour m'en revenir après avoir trouvé moins encore que le néant escompté.
Marie n'en revient pas de lire cela.
Journal d'affliction
Mon existence se consume en vain dans la solitude. Cependant, je ne chôme pas, et si je ne souffrais par instants d'accès de mélancolie ou d'ennui presque insoutenables, je coulerais des jours tranquilles et harmonieux.
Marie endure des jours intranquilles et disharmonieux.
Journal d'affliction
Je mène une existence solitaire, et je suis peu à peu gagnée par l'ennui, ce qui me change de l'affliction.
Marie éclate de rire.
Journal d'affliction
Jamais je n'ai si peu attendu de la vie — et cependant, je jouis d'une certaine équanimité.
Marie recherche ce mot « équanimité » dans le dictionnaire.
Journal d'affliction
Je souffre beaucoup, en proie à la solitude et tourmentée par mille inquiétudes. Il est étrange qu'avec un naturel indépendant comme le mien, je n'aie su me ménager une existence agréable, mais je ne peux trouver le moindre charme à la vie, quelle qu'elle soit, s'il n'y entre aucune sympathie humaine ; et en quêtant celle-ci, à quelles avanies m'exposé-je !
Les phrases de Mary comme une caresse dans l'esprit de Marie.
Journal d'affliction
Étrange charade que cette vie !
Marie n'a jamais apprécié les charades.