21
Quand on observe tous les êtres rabougris et déprimés de nos sociétés industrialisées, on se demande si l'espèce humaine combat toujours pour transmettre ses meilleurs gènes ainsi que s'obligent encore les autres espèces ou si elle cesse d'évoluer car elle renonce à devenir lucide.
La colère retombe ; l'amertume persiste : un goût d'endive dans la bouche.
J'ai 40 ans : j'ai déjà parcouru quasiment la moitié du chemin et personne ne me remet la médaille de l'Ordre national du Mérite !
20
Un ciel immense et rose pour toile de fond et à l'avant-plan de mon existence matinale, toujours cette vilaine bétonneuse bleue : sa cuve immobile forme une ombre noire qui m'absorbe dans le jour naissant.
Les parents, ces héros du quotidien qui deviennent les prisonniers du conte de fées qu'ils imaginaient - qui se transforme en conte à dormir debout.
Arte, la chaîne spirituelle : "L'avenir s'annonce très sombre pour les gueules noires."
19
Un ciel immense et jaune pour toile de fond et à l'avant-plan de mon existence matinale, une vilaine bétonnière bleue ; fuir ce rez-de-chaussée avec une vue prenable !
L'humanité semble admettre et défendre l'idée que le sens de la vie consiste à transmettre ses gènes ; alors, je pressens que ma vie n'a vraiment aucun sens.
En refusant de me reproduire, je me fous de l'oeuvre de Dieu !
18
D'après ma revue préférée de vulgarisation scientifique qui m'offre un aperçu coloré de la connaissance humaine depuis 25 ans (un livre d'images pour adulte curieux) ; je découvre que si je ressens une faiblesse dans un membre ou une difficulté à m'exprimer (signes d'un ramollissement cérébral), je dois effleurer mes lèvres avec les doigts... Je vous épargnerai la démonstration de cet étrange moyen de prévention de l'AVC.
De nouveau, chaque matin, le drame pour des milliers d'enfants que leurs parents cruels tirent du lit et arrachent à leurs rêves.
Tant qu'il y aura des artistes (même morts) comme Alexandre Cabanel ; l'espoir jaillira !
17
L'amour est une entreprise de démolition.
Fillette, je collectionnais les gommes fantaisies ; déjà, je voulais corriger le monde ; ne rien faire de définitif : devenir maman par exemple.
« Dis, Papa, est-ce que les voitures mangent des cailloux ? »
16
Ce que les problèmes peuvent être dociles ; comme ils savent rester tranquilles chez vous en attendant votre prochain retour.
Je manifeste aussi parfois quand la nécessité sociale appelle à la résistance : j'occupe mon salon, mon bureau, ma chambre... !
D'aucuns me trouvent agréable à regarder ; quand on ressemble à une statue... pas étonnant !
15
Que peut-on offrir à un individu qui est sur le point de mourir ?... Trop tôt pour une couronne mortuaire ; trop tard pour un livre d'Éric Chevillard !
Un enfant hurle au restaurant : lapalissade.
As-tu déjà renoncé à cette terre que tu quittes ? Délaisseras-tu tes proches qui domestiquèrent tes passions et rejoindras-tu enfin les contrées sauvages du néant ?...
14
La mort, un éternel refrain : sa fin est proche.
Depuis mon enfance la mort survient, s'installe, ajoute de l'événement à mon histoire personnelle, que la mienne ; une destinée qu'on me trace en forme de croix, mon chemin de croix, rien que pour moi : une célébration !
Devine où je me trouve ?... Dans les limbes !...
13
Si seulement, on pouvait être assis seul à une terrasse face à la mer et regarder jouer un nourrisson avec un hochet, sa mère le dévorer de baisers ; arrêter ce monde qui court à sa fin.
Si seulement, on pouvait être allongé sur le sable au côté de son enfant qui joue avec un hochet et regarder écrire une femme assise seule à une terrasse face à la mer ; espérer que l'aventure continue ; accepter la course du temps sans broncher.
Cette jeune fille tatouée, dodue et disgracieuse se photographie avec un appareil numérique ; puis, retourne l'objet pour vérifier la prise de vue sur le large écran vitré ; refait un cliché, contrôle de nouveau son reflet de pixels... recommence... rien à faire... toujours aussi laide !
12
Nous contrôlons le chaos !, répond sèchement - au journaliste qui enquête sur les viols des personnes âgées au sein des maisons de retraite de Floride - le directeur d'établissement (classé cinq étoiles) qui accepte comme ses collègues responsables d'autres résidences d'accueillir parmi ses pensionnaires, atteints de la maladie d'Alzheimer, des prédateurs sexuels placés par la justice de l'état. Ajoutons à l'horreur absolue, une nouvelle idée de placement des criminels sadiques : déguisons-les en souris dans les parcs de Disney World et Disneyland !
On ne mettra fin aux guerres domestiques et de voisinage que si l'industrie de l'électroménager cesse de produire des aspirateurs siffleurs.
Ce que la musique peut refaire en nous...